CHOPIN - musicien français
Par Emmanuel LANGAVANT agrégé de Droit public Professeur à la Faculté de Droit de l’université de Lille II
CHOPIN, compositeur français, musicien de la Pologne
Après la chute de NAPOLEON, le Congrès de Vienne de 1815 redistribua la région. Le Tsar proclamait, ce 20 juin 1815, l'existence d'un Royaume de Pologne, amputé de la Posnanie attribuée à la Prusse - et de la Galicie, qui passait a l'Autriche.
Ce « Royaume du Congrès » fut lié à la Russie par une union personnelle, manifestée par la présence d'un Vice-Roi, le Grand-Duc CONSTANTIN, frère du Tsar, devant qui joua CHOPIN. Ces changements politiques sont sans incidence sur les questions de nationalité, notamment sur celle de CHOPIN, puisque né auparavant, en 1810.
Ainsi, de quelque côte que l'on se tourne - France ou Pologne -, seul s'appliquait le Code civil.
En France, il accordait a la seule filiation un effet attributif de nationalité : en Pologne, il n'accordait aucun effet de nationalité à la naissance sur le sol.
Peu de Français savent qu'ils devraient dire : « CHOPIN, compositeur français, musicien de la Pologne » et non pas - et la nuance est de taille ! - « CHOPIN, musicien polonais. »
Certes, sa terre natale a été une passion pour CHOPIN, qui céda volontiers à la sympathie que Paris éprouvait alors pour tout émigré victime de la persécution tsariste, la « Polonite », comme on disait alors.
Il reste, comme on l'a écrit, que « CHOPIN issu de l'alliance de deux races, eut toujours conscience de n'être qu'un déraciné, qui parcourait à l'envers le chemin jadis accompli par son père ».
Emmanuel LANGAVANT
agrégé de Droit public
Professeur à la Faculté de Droit
de l’université de Lille II